Droits des personnes LGBT : « Le véritable enjeu, c’est la formation des agents publics », selon Homogène
Mardi 20 octobre 2020 à 11:04 – Par Ruddy Guilmin, France Bleu Maine
Le Mans
L’association mancelle Homogène salue le plan présenté la semaine dernière par le gouvernement afin d’améliorer les droits des personnes LGBT et de lutter contre l’homophobie. Mais elle prévient : ce « plan le plus complet présenté depuis des années » devra surtout être suivi de faits concrets.
Dans les locaux de l’association Homogène
Dans les locaux de l’association Homogène © Radio France – Clémentine Sabrié
PMA, adoption, égalité d’accès aux droits, lutte contre les violences, la haine et les discriminations… Le plan comprenant 42 objectifs présenté par le gouvernement le 14 octobre est « le plus complet que l’on ait eu depuis pas mal d’années, se réjouit Florian Poupon, le président de l’association LGBT+ mancelle Homogène, mais on va attendre de voir comment les mesures seront mises en place et se traduiront concrètement, sur le terrain, pour les associations. »
Par exemple, certains droits en théorie acquis par les personnes homosexuelles, comme l’adoption depuis 2013, restent en réalité compliqué. « C’est presque marginal, confirme Florian Poupon, énormément de personnes se posent des questions, ne savent pas comment faire… » Rendre l’accès à ces droits bien réel, c’est le premier objectif du plan. Mais comment ? Il faudra passer des paroles aux actes.
Des policiers formés aux problématiques LGBT
Au niveau de la lutte contre les violences et les discriminations, dont est victime au moins une personne LGBT sur deux au cours de sa vie, le plan prévoit comme mesure phare la mise en place d’un site internet éducatif, afin de donner des outils aux éducateurs ou aux enseignants. « Ça peut paraître léger, mais ce sera aux acteurs de terrain d’apporter la plus-value à ce plan », admet Florian Poupon.
En revanche, « là où le plan marque une réelle différence », souligne le président d’Homogène, « c’est dans la formation des agents publics avec la mise en place de référents dans les commissariats » pour mieux prendre en charge les personnes victimes d’actes ou d’injures homophobes.
« Certains personnes qui peuvent se sentir dévalorisées psychologiquement ont du mal à aller porter plainte car elle vont se sentir jugées. Une démarche simple pour beaucoup de gens peut devenir compliqué. » Savoir qu’elle pourront se confier à une personne formée à ces problématiques spécifiques sera un plus. Le plan vise donc à généraliser ce réseau de référents déjà en test à Paris, Marseille et Bordeaux. Reste à savoir avec quels moyens.